Une petite semaine pour rejoindre l’Engadine à vélo en passant par les cols du Grimsel (2165 m), de la Furka (2436 m), de l’Oberalp (2044 m), de l’Albula (2312 m) et du Julier (2284 m), le tout en partant de Bienne avec un VTT semi-rigide monté de pneus slicks (lisses) et une paire de sacoches.
Au moment de ce tour je n’avais qu’un petit appareil de photo argentique de mauvaise qualité et je n’ai malheureusement ramené de ce tour que ces quelques piètres clichés. Et en plus à l’époque je ne prenais que peu de photos en cours de route, contrairement à maintenant où j’adore ramener des tas d’images de mes voyages.
C’est vraiment dommage, parce qu’avec la splendeur des paysages traversés, surtout en montagne et au sommet des cols, j’aurais pu ramener de bien belles photos de ce périple.
Je suis donc condamné à refaire cette route un jour, mais équipé d’un bon appareil de photo cette fois! 😀
La carte du parcours
Le carnet de route
BIENNE – BRIENZ ENV. 130 KM
L’un des avantages des parcours de la Suisse à vélo c’est qu’ils permettent de rouler presque sans avoir à regarder sa carte. Ce qui est très pratique quand on veut faire de l’avance.
Un autre avantage c’est qu’en les suivant on est la plupart du temps tenu à l’écart des axes à gros trafic. C’est moins pratique pour faire de l’avance mais ça permet au moins de rouler au calme.
Et c’est le cas de la route n°8 – route de l’Aar – que je rejoint à Aarberg pour la suivre jusqu’à Interlaken. Routes de campagne, Wohlensee, ville de Berne, lac de Thoune, c’est une belle route peu vallonnée qui me permet de m’approcher rapidement du pied du col du Grimsel qu’il faudra gravir demain.
A Interlaken je lâche la route n°8 pour passer du côté nord du lac de Brienz afin d’arriver au plus vite au camping de Brienz, sachant que du côté sud, la route n°8 emprunte à un moment des chemins forestiers peu roulants.
BRIENZ – ANDERMATT ENV. 90 KM
Après une bonne nuit au camping, c’est le moment d’attaquer les choses sérieuses! Au programme de la journée, deux cols. Celui du Grimsel, dont le passage se fait à 2164 mètres et le col de la Furka, dont le point culminant est à 2429 mètres.
Pour l’instant je suis au bord du lac, à 577 mètres et il reste de la route à faire. Jusqu’à Innertkirchen, la route est presque plate et ça avance vite. Par contre, une fois le village passé c’est la longue montée du Grimsel et ses 26 kilomètres de lacets qui permettent de franchir un dénivelé de plus de 1500 mètres.
La pente moyenne de la route est assez douce et s’il n’y avait les nombreux motards qui passent en hurlant, ce serait un vrai plaisir. Les paysages sont évidemment grandioses, en particulier à l’approche du col où on se retrouve en plein milieu alpin.
Le col franchi et le coupe-vent enfilé – il fait frais à cette altitude, surtout avec la sueur qui a humidifié mon t-shirt pendant la montée – je m’engage dans la descente en lacets vers Gletsch quelques 400 mètres plus bas d’où il ne me reste qu’à me lancer dans le deuxième col de la journée, celui de la Furka.
Il n’est pas aussi long que celui du Grimsel mais avec déjà pas mal de dénivelé dans les jambes ça monte gentiment! Le cadre est absolument magnifique, avec à ma gauche le glacier du Rhône et tout autour de moi les sommets enneigés des Alpes.
Au sommet du col je rencontre un cyclo Autrichien qui fait une traversée des Alpes en version légère et rapide, vélo de route -brosse à dents-carte de crédit. Comme je suis plus lent et bien fatigué d’être monté jusque là avec mes sacoches, il me laisse prendre l’aspiration dans les parties les moins raides de la pente et en moins de deux (quand même une vingtaine de kilomètres!) nous arrivons à Andermatt lui il se dirige vers son hôtel et moi vers le camping.
Deux façons de voyager qui n’empêchent pas la solidarité, c’est ces rencontres là qui font le bonheur des voyages à vélo!
Le camping est sommaire et les campeurs y sont rares mais il y a des douches et personne pour encaisser le coût de mon emplacement. L’endroit me convient!
ANDERMATT – TIEFENCASTEL ENV. 125 KM
Après une nuit fraiche d’altitude, je me lance dans l’ascension (courte) du col de l’Oberalp. 600 mètres de dénivelé qui paraissent bien peu par rapport à la journée de la veille!
Une fois le col franchi et son lac fixé sur ma pellicule, c’est une loooooooooooooooongue descente presque jusqu’à Coire qui m’attend avant de bifurquer à droite pour remonter un peu en direction de Tiefencastel où j’aimerais passer la nuit avant le col de l’Albula qui sera pour demain.
Je rencontre au camping un cyclo Allemand avec qui on se descend une bière en discutant tant bien que mal de vélo et de la journée du lendemain, puisqu’il va lui aussi au col de l’Albula. Encore un de ces moment sympa entre pédaleurs qui ont le même plaisir à faire du tourisme à vélo!
La bière avalée chacun retourne à sa tente et nous nous couchons tôt pour être en forme le lendemain
TIEFENCASTEL – SILVAPLANA ENV. 80 KM
Au réveil, ne sachant pas à quel rythme chacun pédale, nous décidons de partir ensemble mais de se laisser aller à nos rythmes respectifs, quitte à se retrouver en haut si l’un est plus rapide que l’autre. Mais finalement nous avançons à la même vitesse et nous faisons toute la montée ensemble.
Ce col est une merveille! Au contraire de ceux gravis jusque-là, il n’y a presque pas de circulation, la route est magnifique, avec des passages qui surplombent des gorges vertigineuses.
Pourtant la montée n’est pas facile, à certains endroits la pente de la route est impressionnante, mais le cadre, les montagnes environnantes, les petits lacs et la tranquillité font de ce col un vrai joyaux.
Nous arrivons au col bien heureux de notre montée et nous récompensons de nos efforts sur la terrasse de la buvette qui se trouve au sommet.
Puis nous attaquons la descente vers les Grisons et nous séparons après le dernier lacet, puisque moi je file vers Silvaplana retrouver des amis et lui de l’autre côté.
SILVAPLANA – COIRE ENV. 85 KM
Cette fois il ne reste plus qu’un col, le dernier du périple, que j’attaque après avoir plié ma tente.
De Silvaplana, la montée au col du Julier c’est à peine 500 mètres de dénivelé que j’avale assez rapidement, malgré le trafic qu’il y a sur cette route. Le calme qui régnait au col de l’Albula la veille n’est plus qu’un lointain souvenir!
Après le col la route descend doucement jusqu’à Coire, tellement doucement qu’il faut pédaler presque tout le long avant d’arriver à Coire pour y prendre le train qui va me ramener à la maison après ce beau périple dans les Alpes.