Pour nos vacances d’été, nous étions pleins de projets, pour la plupart plutôt lointains et impliquant de longs déplacement en avion. Malheureusement, nos emplois du temps respectifs nous ont assez rapidement contraints à revoir à la baisse nos prévisions et le temps que nous pouvions accorder à nos vacances.
Ainsi, de près de 4 semaines, nous sommes passés à 2, ce qui nous a poussés très vite à éliminer les destinations qui impliquaient de looooongues heures d’avion et des coûts de transport – à notre avis – plus du tout justifiables pour une période aussi courte.
Nous en avons donc profité pour mettre sur pied un projet qui allait sortir un peu du cadre habituel de nos voyages à vélo (avec sacoches et kilomètres de bitume) comme nous l’avions déjà fait l’année passée lors de ce week-end de Pâques prolongé dans le Jura, tout en nous permettant de pousser plus loin l’expérience du voyage en fatbike et de tester plus à fond les sacs Shift Bikepacking que je réalise pour le magasin.
Ainsi, plutôt que de nous envoler vers les Parcs Nationaux Américains, l’île d’Okaïdo ou les Fjords Norvégiens (destinations parmi celles envisagées initialement), nous avons décidé de rester en Suisse et de continuer l’exploration de nos itinéraires nationaux à VTT.
La Jura Bike ayant déjà été parcourue, il nous en restait deux: la Panorama Bike et l’Alpine Bike, la première étant le choix raisonnable, la seconde celui qui ressemblait à une hérésie, compte tenu des près de 20’000 m de dénivelé positif que nous aurions à gravir sur nos gros vélos chargés du matériel de camping.
Nous avons choisi la seconde, en nous disant que si nous ne devions n’en faire qu’une, autant que ce soit celle qui est présentée comme étant la plus belle. Un choix que nous n’avons regretté à aucun moment, bien au contraire!
Concrètement, l’Alpine Bike déroule ses 667 kilomètres de chemins depuis Scuol dans les Grisons jusqu’à Aigle dans le canton de Vaud (ou l’inverse).
Dans l’ensemble, l’itinéraire suit des sentiers et chemins de montagne (avec aussi parfois des portions asphaltées), ce qui en fait un parcours abordable d’un point de vue technique mais particulièrement exigeant sur le plan physique puisqu’il s’agit de gravir en moyenne chaque jour un peu plus de 1300 mètres de dénivelé.
Parcourir l’Alpine Bike, c’est partir à la découverte de vallées perdues, de cols où les voitures ne vont jamais et de sentiers dont nous n’osions rêver, tant ils sont paradisiaques.
C’est aussi une immersion dans une Suisse que nous connaissons peu, celle du Romanche, cette quatrième langue nationale que l’on entends si rarement qu’on se demande parfois si elle existe vraiment.
Et puis parcourir l’Alpine Bike, c’est découvrir (mais est-ce une surprise?) que les alémaniques savent encore faire du très bon pain, eux. Bien meilleur en tout cas que ce qu’on trouve en général du côté Romand.
Les questions que l’on nous a posées à longueur de journée étaient évidemment relatives à nos vélos et à leurs roues et on peut effectivement se demander pourquoi nous avons choisis de faire ce parcours sur ces vélos-là. Et bien pour être francs, nous nous le sommes aussi demandé jusqu’au dernier moment avant le départ, ne sachant pas s’ils allaient s’avérer être plus handicapants qu’autre chose.
La réponse est finalement bien simple. Nous avons choisis de prendre ces vélos parce que nous en avions envie. Du moins ça, c’est la réponse courte. Mais c’était notre première motivation.
La réponse développée est un peu plus longue et ce qui motive ce choix tient en trois points : confort, stabilité et espace à disposition dans le triangle avant du cadre. Sans oublier bien sûr le côté ludique.
Confort parce que des pneus comme ça c’est imbattable côté confort, stabilité parce que leur largeur et leur volume offrent une adhérence, une traction et une absorption des obstacles sans pareils et espace à disposition dans le cadre parce que nous voulions fonctionner en mode bikepacking, c’est-à-dire sans porte-bagages, sans sacoches, sans remorque et sans sac à dos, tout en ayant suffisamment de place sur le vélo pour notre équipement, sacs de couchage, tente et matériel de popotte compris.
Les VTT suspendus ayant un triangle intérieur généralement occupé par la suspension, nous n’aurions pas été capables d’y mettre des sacs de cadres suffisamment volumineux comme nous en avons sur nos fatbike, très pratiques pour y mettre notre matériel le plus lourd et baisser ainsi le centre de gravité des vélos.
Au final, le choix du bikepacking – malgré les fatbike – nous a permis de partir avec un équipement similaire (un peu optimisé quand même) à ce que nous prenons d’habitude, tout en ayant des vélos chargés qui pèsent près de 15 kg de moins que nos vélos de voyage – pourtant légers – équipés de sacoches. C’est pas rien!
Dans les montées les Pugsley sont beaucoup moins lourd à entraîner que ce qu’on peut imaginer (pour optimiser le tout, nos vélos ont été équipés de pneus à carcasse légère, ce qui enlève près de 350 g par roue, ce qui est appréciable), dans les sections roulantes ils se comportent comme de simples vélos super confortables et dans les descentes, ils permettent de passer avec plus de facilité les sentiers les plus techniques.
A mon avis, c’est difficile de trouver mieux et si nous devions retenter l’expérience ce serait sans hésiter que nous nous relancerions à l’assaut des Alpes avec nos fatbikes.
Au final, notre expédition sur l’Alpine Bike a été une expérience très forte, intense, avec beaucoup d’efforts et de sueur, mais des paysages tellement splendides et des portions de sentiers parfois proches de l’extase (toute la journée menant à Livigno, par exemple, qui est un vrai régal de singletrail).
Le plus impressionnant ayant été de réaliser que nous avions ça à deux pas de chez nous, tout en vivant un dépaysement suffisamment grand pour nous donner l’impression d’être quelque part ailleurs sur la planète, dans un coin de pays paradisiaque qui aurait été inventé exprès pour y faire du vélo.
Pour plus d’infos sur l’Alpine Bike, je vous conseille le site de la Suisse à VTT, comme je vous conseille aussi, pour préparer votre itinéraire, de commander le guide du parcours, suffisamment complet pour permettre de se passer de carte et bourré d’infos utiles comme, notamment, le dénivelé et le profil de chacune des étapes.